JANVIER-FÉVRIER 2025

Éditorial par François-Marie Héraud

Que ta volonté soit faite !

C’est bien connu, une rencontre, un oui ou un non, et toute la vie est changée, tracée! À l’opposé, un instant d’inattention et la vie peut s’en trouver figée, bousculée ou même brisée. Nous sommes si fragiles! Pourtant, dès notre plus tendre enfance, nous sommes appelés à prendre des risques, à nous mettre en déséquilibre complet pour apprendre à marcher. La vie ne cesse de nous pousser en avant avec ses exigences et ses contraintes. Et puis, en un rien de temps, nous aurons franchi saison après saison.

Le Christ, Lui, est venu sur terre pauvre parmi les pauvres. Il s’est fait petit enfant. Ayant tout appris de Marie et de Joseph, devenu grand, Il devait s’occuper des affaires de son Père. Alors, Il est parti à la rencontre des malheureux, des blessés et des laissés-pour-compte. Parcourant les contrées, Il a proclamé la Parole de Dieu de façon inspirante. Guérissant et libérant de lourds fardeaux, Il s’est laissé toucher par la douleur. Et, Il a accepté la volonté de son Père jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à donner sa vie pour la Salut de l’humanité!

« Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »
(Luc 9, 60)

Pour accueillir le Christ dans notre vie, pour tourner notre regard vers Lui, il faut être déterminé et fort, mais plus encore, il faut consentir à s’agenouiller afin de le rencontrer dans le silence, le rejoindre alors qu’Il nous attend. C’est à Lui que nous devons tout, en commençant par la vie. Chaque jour, dès la levée du soleil qu’il nous est donné de voir, nous en avons tant d’autres manifestations qu’elles deviennent rapidement innombrables.

Le Sauveur nous invite à un parcours d’entraide, de partage et de pardon. Il nous dit simplement : « Suis-moi! » Le chemin où Il nous convie est celui du bonheur véritable. « Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » (Luc 9, 60) Pars! Cela signifie d’abandonner, de quitter nos sécurités, en devenant un humble pèlerin avec pour mission de proclamer le règne de Dieu. Pour y parvenir, il faut d’abord commencer par faire une place dans notre « maison » au règne de Dieu et ensuite le répandre autour de nous par des mots et des gestes bien concrets. Comme cela ressemble à la béatitude : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux »!

Le « Vouloir » proposé par le Seigneur peut parfois sembler si loin de nos vies, de nos habitudes. Seuls, nous n’y parviendrons pas. Alors, osons, chaque jour, Lui demander de marcher avec nous comme Il l’a fait pour les disciples d’Emmaüs. Demandons à l’Esprit Saint de renouveler ses fruits en nous afin d’y parvenir. Ainsi, la volonté du Père deviendra la nôtre et nous deviendrons des Pèlerins d’Espérance.

 

Union de prière!

 


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VOULOIR

Dans la confiance par Olivier Lessard

L’année est à peine commencée et les fêtes derrière nous que j’ai l’impression que les semaines recommencent à se ressembler. La magie de Noël a laissé place à une routine hebdomadaire. Nos obligations semblent déjà reprendre le dessus dans nos agendas. À peine la semaine de travail terminée, je me sens submergé par les tâches de la maison. Je trouve à peine de temps pour moi-même, un peu comme si les « je veux » ont laissé la place aux « je dois ». Bref, j’ai souvent le sentiment d’être un « passager » dans cette vie. La question que je me pose alors est : Est-ce que je me réalise vraiment en tant que « passager » sur cette terre? Est-ce que je fais vraiment ce que je voulais faire? Cette question, je ne suis pas le seul à me la poser, et ce qui est certain, c’est que les réponses vont varier d’une saison à l’autre et même d’un jour à l’autre. En ce qui me concerne, chaque fois que je me pose cette question, cela vient toujours me déranger à l’intérieur de moi.

« Mon vouloir me conduit alors à la paix intérieure lorsqu’il s’enracine dans
mon identité propre et c’est là que je fais la volonté de Dieu. »

Saint Paul a expérimenté ce genre de tiraillement. Il nous en donne l’exemple dans sa Lettre aux Romains : « En effet, ma façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais. » (7, 15) Dans cette citation, Paul parle du péché lorsqu’il mentionne ce qu’il déteste faire, mais il reste nébuleux par rapport à ce qu’il définit comme ce qu’il voudrait. Il parle d’un certain « bien », mais il ne semble pas en mesure d’atteindre son objectif. À ces mots, Saint Paul me rejoint dans mon quotidien et dans ma vocation de baptisé. Est-ce que je réalise le bien que je voudrais faire? Mais quel est ce « bien »? Serait-ce ma volonté propre, mon initiative? Ça serait contraire à la logique, car l’Église nous enseigne de chercher à faire la volonté de Dieu, et pas la nôtre. Et si ces deux volontés étaient plus liées qu’on le pense?

Dans notre qualité d’enfant de Dieu, nous avons été créés à l’image du Dieu Amour. Nous avons reçu un cœur et une intelligence aptes à discerner le bien du mal, mais aussi avec la capacité de reconnaître en nous un ADN unique et parfait. Chacun de nous, nous avons été désirés bien avant la création du monde. Dieu a voulu cette relation intime avec chacun de nous et Il nous souhaite heureux, tel que nous sommes. C’est donc dans la découverte et en reconnaissant cette création unique que notre volonté rencontre celle de Dieu. Jésus nous invite à aimer notre prochain comme nous-mêmes. Ce détail n’est pas à négliger, car Dieu désire que nous nous aimions et que nous ayons une bonne estime de nous-mêmes. Je suis et tu es une création unique et parfaite dans son authenticité.

Parfois, il m’arrive de vouloir ce que je ne suis pas, et à chaque fois, je fini bredouille. Je me dois alors de retourner à mes origines d’enfant de Dieu, de retrouver ce « bonheur des origines » qui est propre à chacun de nous. Mon vouloir me conduit alors à la paix intérieure lorsqu’il s’enracine dans mon identité propre et c’est là que je fais la volonté de Dieu. L’Église nous invite à faire la volonté de Dieu pour trouver la joie parfaite que nous apporte notre authenticité.