SEPTEMBRE 2024

Éditorial par François-Marie Héraud

À qui irions-nous?

Un proverbe Japonais dit : « Mieux que mille jours d’étude assidue, c’est un jour avec un grand professeur. » Pensons-y un peu. Sur une balance à deux plateaux, placer d’un côté mille jours d’étude assidue, et de l’autre côté, un seul jour. Cela semble complètement injuste, absurde même. Le proverbe va encore plus loin, car les plateaux de la balance penchent. La maigre journée avec ce grand professeur pèse plus lourd que les mille jours d’assiduité.

Ce vieux proverbe a de quoi surprendre. Un tel professeur serait-il plus précieux que le trésor du temps? Qui pourrait être ce professeur remarquable? Et, surtout, que pourrait-il enseigner de si important?

Bien sûr, chacun de nous a le souvenir d’être allé à l’école, d’y avoir appris à lire, écrire, compter. Parfois, d’avoir consenti à d’énormes efforts, à des nuits blanches et à quelques larmes devant les résultats qui n’étaient pas à la hauteur des attentes.

Tous, nous pouvons penser à des enseignants et enseignantes. Un, deux ou trois se sont démarqués en faisant une différence dans nos vies. Par leurs connaissances, leur passion, et plus encore, par la personne qu’ils étaient, ils nous auront marqués, inspirés. Grâce à eux, une lumière a jailli et une voie inespérée s’est ouverte. Depuis, un simple mot ou une phrase de leur part sont demeurés intacts. Ou leur encouragement prodigué avec bonté et humilité, alors que plus rien n’allait, a libéré d’un fardeau écrasant.
« Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles dela vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que Tu es le Saint de Dieu. »
(Jean 6, 68-69)
Et que dire de tous ces enseignants de « la vie de tous les jours » dont les rencontres nous transfigurent.

Bien sûr, à chacun de nous, il appartient de choisir le chemin que nous souhaitons emprunter malgré les imprévus, les embûches, les échecs. Choisir est exigeant et les défis parfois si difficiles. Mais vient le moment où il est essentiel de décider, de se décider. Car il faut bien faire ce premier pas pour pouvoir marcher et avancer sur la route. Ce pas, ce choix est donc crucial.

Dans l’Évangile de Jean, une question ouvre au Chemin, à la Vérité et à la Vie. Question, où chacun de nous, est seul à pouvoir répondre. Incontestablement, la réponse nous façonnera et guidera nos parcours. Cette question, c’est Simon-Pierre qui la pose au Christ. Puis, il y répond. « Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que Tu es le Saint de Dieu. » (Jean 6, 68-69)

À qui irions-nous? Avec quel grand professeur voudrions-nous passer un jour, un jour déterminant pour toute notre vie?

Union de prière!

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Réflexion

Steve Morrissey, C.Ss.R.

ENSEIGNER

 

Devenir d'une blancheur resplendissante
Jésus veut nous enseigner, mais il se demande si nous sommes prêts à apprendre? La répétition est une excellente façon d’enseigner. Comme on nous le rappelle, sans cesse, des choses commencent à nous rester à l’esprit. Suivre Jésus nous permet de comprendre par la répétition et de voir ce qu’Il ​​peut faire. Jésus a transformé l’eau en vin, Il a aidé les boiteux à marcher et les sourds à entendre, Il a permis aux aveugles de retrouver la vue et aux muets de parler. Il faisait beaucoup de choses par la répétition; nous n’avons simplement qu’à ÉCOUTER.

Devenir d’une blancheur resplendissante, tel ce qui est relaté au chapitre 9 de l’Évangile de saint Marc, est quelque chose que nous pouvons voir. Plus encore, c’est une invitation à écouter avec nos yeux et nos oreilles. Nous sommes appelés à écouter avec tout ce que nous sommes. Nous écoutons avec nos oreilles, avec notre odorat, avec le toucher et avec les mots.

Pierre, Jacques et Jean étaient trop préoccupés par tout ce qui se passait autour d’eux, mais Pierre savait qu’il devait réagir d’une manière ou d’une autre, alors il dit : « Dressons trois tentes. » Jésus a enseigné tout au long de ses récits évangéliques et monter trois tentes était logique avec cet enseignement. Ces tentes offraient des lieux de sécurité et de confort où les leçons pouvaient être Enseignées et Partagées. Mais nous devons nous demander ce qui se passera par la suite. Voulons-nous rester dans ces trois tentes OU voulons-nous faire quelque chose avec les leçons qui ont été Enseignées et Partagées?

De la même manière, nous devons nous demander : Voulons-nous faire quelque chose avec l’homélie que nous venons d’entendre un dimanche ou voulons-nous simplement vivre notre vie sans changement?

Il est difficile de procéder à des changements, encore plus si nous essayons de les faire seuls, mais si, comme Pierre, nous avons deux amis très proches, tels que Jacques et Jean, cela nous permettra d’en tirer des enseignements. Apprendre des leçons puis les partager peut nous permettre de devenir d’une blancheur resplendissante.

Alors que je regarde cet Évangile et que je le porte à la prière, je pense à ce qui est d’une blancheur resplendissante. Une nouvelle chute de neige est d’une blancheur resplendissante lorsqu’elle repose sur le sol. En tant que skieur alpin, je ne peux m’empêcher d’entendre l’appel de la neige et d’aller à sa rencontre en skiant. L’Évangile nous a-t-il appris à espérer et à essayer? L’Évangile nous a-t-il appris à être ouverts à une blancheur resplendissante qui se présente à nous et à risquer la nouveauté qu’elle nous offre?

Il est facile pour chacun d’entre nous de vouloir dresser trois tentes et de rester en sécurité, mais que se passe-t-il si nous laissons les paroles de l’Évangile nous interpeller, que nous devenons d’une blancheur resplendissante nous-mêmes et allons plus loin avec l’Évangile? J’aime l’exemple de skier sur une neige d’une blancheur resplendissante, car il ne se pratique pas qu’une seule fois, mais se répète à plusieurs reprises jusqu’à la fin de la journée. Ainsi, la leçon continue et nous envoie à nouveau pour partager la blancheur resplendissante avec les autres.