La douceur
En cette année jubilaire, nous sommes invités à être des Pèlerins de l’Espérance. Sur notre route quotidienne, la douceur souhaite se faire notre compagne. Elle qui a d’insignes équivalents : la bonté, l’amabilité, la tendresse, la gentillesse, la délicatesse, la patience, la bienveillance, l’indulgence et l’humanité.
D’un point de vue chrétien, la douceur ne passe pas inaperçue puisque le Christ la propose comme une des huit Béatitudes : « Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. » (Mt 5, 5) Et saint Paul la compte parmi les Fruits de l’Esprit Saint : « Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » (Ga 5, 22-23)
Ainsi, pour le Seigneur, les « doux » s’enrichiront d’un grand bonheur et deviendront héritiers d’une promesse, d’une terre à recevoir.
Mais comment vivre la douceur alors que la violence, l’individualisme, la course au pouvoir et aux richesses règnent? Ne faut-il pas changer radicalement nos priorités?
La douceur n’impose rien, ne se montre pas violente pour être entendue et ne veut ni posséder ni contrôler. Discrète, silencieuse et respectueuse, elle invite aux rencontres, à l’écoute, à rendre service. À contre-courant d’un monde en quête d’intelligence artificielle, la douceur ramène à un essentiel fait de compassion, d’entraide, de miséricorde. Ainsi, la quête de la douceur vise à participer au bonheur dont le Christ fut lui-même le témoin par toute sa vie.
« Conduis-moi, douce lumière, parmi l’obscurité qui m’environne, conduis-moi ! La nuit est sombre, et je suis loin de ma demeure, conduis-moi !
Garde mes pas ; je ne demande pas à voir les scènes éloignées : un seul pas est assez pour moi. »
(Saint John Henry Newman)
De plus, la douceur révèle l’audace d’une immense liberté. Liberté qui est celle de l’humilité et de la pauvreté. Le doux, en vivant une relation où il n’est plus seul, est affranchi de la peur en prenant conscience que sans cet Autre, il ne peut rien. Et cette terre dont il hérite, Dieu l’habite déjà et est Celui qui donne un sens à ses gestes, à ses rencontres, à sa vie tout entière qui peut alors s’y enraciner.
La douceur, véritable grâce, transforme notre regard et nous rapproche des autres. Autres qui comme nous, seuls, peuvent être fragiles, blessés, abandonnés. Nous devenons alors de bons Samaritains et surtout de simples bienheureux.
Comment, aujourd’hui, vivre cette douceur en nous et la rayonner autour de nous? Seuls, nous n’y parviendrons pas. Nous devons accepter de nous abandonner à un guide, à Celui qui nous invite à devenir meilleurs chaque jour. C’est alors que notre vie sera métamorphosée par un Souffle nouveau qui nous mettra en marche à la suite de Celui qui est Chemin, Vérité et Vie.
Union de prière!