Septembre 2025

Éditorial par François-Marie Héraud

Vivre selon l'Évangile...

Croire que Dieu existe, qu’Il est plus grand que nous le sommes. Accepter qu’Il puisse nous aimer et que tout ce que nous avons reçu vient de Lui, de son amour. Reconnaître que malgré le succès, l’argent ou la célébrité, nous ne pouvons rien seul et tout ce après quoi nous courons n’est que du vent. Ce sont d’immenses défis! Des difficultés qui ressemblent à celles où le Christ avait dit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. » (Mt 19, 21-22)

Et pourtant, il y a de ces moments où la vie nous montre sa fragilité et nous en révèle le prix ce qui nous donne matière à un profond examen. Devant ces questions, quels sont nos choix? Des choix qui doivent nous engager, car ces « oui » ou ce « non » auront de lourdes conséquences.

Si tous s’accordent pour dire que le mot Évangile signifie : « Bonne Nouvelle », que change-t-il vraiment pour nous? L’évangéliste saint Luc commence son récit avec une jeune femme, Marie. Il présente la rencontre d’un ange avec la choisie de Dieu, « celle qui avait trouvé grâce » auprès de Lui. Troublée, elle ne fuit pas et ose demander à cet envoyé divin : « Comment cela va-t-il se faire? »

 Voir en Marie un modèle, plus encore, en elle celle que Dieu le Père attendait, une femme qui deviendrait notre Mère, est déterminant. Marie est celle qui accueille et « demeure » en présence de Dieu. Elle ne se dérobe pas, ne craint pas et ne fait pas semblant. En se tenant debout, elle répond ainsi pleinement à l’invitation de Dieu.

« Marie dit alors : ‘‘Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole.’’ »
(Luc 1, 38)

 Si Marie attendait la venue de Dieu, elle prend le temps de l’écouter. Elle goûte à ce moment et vit cette rencontre. Et parce qu’elle Lui fait déjà entièrement confiance, elle ne Le reprend pas et ne Lui demande pas « Pourquoi moi? » Elle n’en a pas besoin et veut plutôt avancer dans cette rencontre. Admirablement, elle accepte la grâce qui lui est faite.

Par Marie, une clé de lecture nous est donnée pour comprendre cette Bonne nouvelle. 

Dieu a besoin de Marie. Et nous, qu’en est-il? Comment vivre selon l’Évangile? Le vivre aujourd’hui, là où nous en sommes dans nos vies? N’est-ce pas Marie qui peut nous l’apprendre plus que quiconque? N’est-ce pas elle qui peut nous aider à trouver ce sens que nous cherchons? N’est-ce pas son « oui » qui écrira la première page de l’Évangile?

Dieu a besoin de chacun de nous et Il souhaite que nous puissions accueillir ce qu’Il crée chaque jour. Vivre selon l’Évangile change tout…

 

Union de prière!

 


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Réflexion par Steve Morrissey, C.Ss.R.

L'Évangile est fait pour être partagé

Chaque matin, je me demande : « Comment vais-je vivre l’Évangile aujourd’hui? » Au fil des années, j’ai appris à apprécier l’Évangile et à comprendre que je ne le vis pas simplement pour moi-même. Vivre l’Évangile, c’est accueillir le message d’amour du Christ pour ensuite le partager. L’Évangile n’est pas un trésor à garder jalousement, mais un don à offrir à tous.

Lorsque Jésus choisit ses douze apôtres, ce fut pour qu’ils puissent porter la Bonne Nouvelle partout et en tout temps.  Je crois qu’Il me demande, à moi aussi, de l’annoncer par des choses toutes simples, comme un sourire. On me demande souvent pourquoi je souris tant. Je suis toujours heureux de répondre : « C’est grâce à l’Évangile. » Ce sourire est le signe de la joie qui jaillit de ma rencontre avec le Christ.

« Être chrétien, c’est mettre les autres avant soi. Les Béatitudes nous montrent le chemin. »

Ce ne sont pas d’abord les mots qui proclament l’Évangile, mais les gestes. Un sourire, un geste de bonté, une manière d’être peuvent dire bien plus que de longs discours sur l’amour de Jésus. Le Seigneur nous a confié la mission d’annoncer la Bonne Nouvelle non seulement par nos paroles, mais surtout par nos gestes et par notre manière de vivre.

C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples de Jésus ont été appelés « chrétiens ». Ce titre porte un sens profond : être chrétien, c’est mettre les autres avant soi. Être disciple du Christ, c’est vivre pour les autres. Comme prêtre, j’ai découvert que l’Évangile m’invite sans cesse à faire passer autrui avant moi-même. Je pourrais en parler sans fin, mais les Béatitudes nous montrent le chemin. Si nous les vivons, les autres passeront toujours avant nous, et ainsi, l’Évangile devient vie, il devient partage.